Mon rôle
Quand les bénévoles arrivent ici pour enseigner
l’anglais, ils n’ont pas de moyen pour savoir ce qui a été enseigné avant et où
en sont rendus les élèves. Durant les matins des prochaines semaines, j’organiserai
le curriculum d’apprentissage, avec un cartable d’activités et d’exercices de
grammaire et de vocabulaire ainsi qu’un logbook où les bénévoles pourront
indiquer ce qu’ils ont fait. De cette façon, il pourra y avoir une certaine
continuité dans l’enseignement de l’anglais. Pour monter le curriculum, j’ai
accès à plusieurs manuels d’enseignement de l’anglais, une belle variété de
« flashcards » et de livres pour enfants en anglais ainsi que des
ressources que j’étais allée chercher sur Internet avant de partir.
Les élèves
Hier après-midi j’ai rencontré les élèves de Luz de
Esperanza. Ils sont vraiment mignons et affectueux. La coutume ici, pour tout
le monde de tous les âges, est de se donner la bise (une seule) et de se faire
une accolade. En arrivant et en quittant l’école, chaque enfant vient donc nous
faire chacun une bise et une accolade.
J’ai enseigné à deux nouveaux groupes d’élève hier
: les 7-8 ans et les 11-15 ans. Avec les 7-8 ans, ça c’est très bien passé.
Peut-être parce qu’Ely était en partie avec moi dans la classe? On verra lundi
prochain.
Avec les 11-15 ans, ça c’est moins bien passé. C’est
le groupe d’âge le plus difficile au Canada aussi. Et partout sur la planète,
j’en suis persuadée. Les hormones et le besoin de s’affirmer, diront
probablement les psychologues et les spécialistes. Sauf qu’il va quand même falloir
que je trouve un moyen de leur enseigner quelque chose.
La classe a très bien commencé. Il y avait 3 élèves
(ils n’arrivent jamais tous en même temps). Ensuite, 2 autres sont arrivés. 20
minutes avant la fin, 3 filles se sont jointes au groupe. Pour savoir ce qu’ils
savent en anglais, je leur pose des questions : Quel est ton nom? Quel âge
as-tu? Où habites-tu? As-tu des frères et des sœurs? As-tu des animaux à la
maison? Quel est ton mets préféré? C’est là que ça a dégénéré… Le garçon à qui
j’ai posé la question n’a pas compris tout de suite. Jusque-là, pas grave.
J’utilise d’autres mots, d’autres enfants comprennent et traduisent. Sauf qu’ils
ont vu que je ne comprenais pas tout et deux garçons se sont mis à dire des
mets (et probablement d’autres mots) pas très savoureux en espagnol. Et j’ai
perdu le contrôle de la classe…. J’ai tenté de réviser les 4 verbes de base
(do-have-go-be), mais il était impossible d’avoir du silence et de la
concentration.
Le défi
Le défi ici est donc double : non seulement il
faut enseigner l’anglais dans un contexte où il n’y a pas de continuité entre
les enseignants et les contenus, mais il faut le faire avec des élèves qui ont
déjà une journée de classe ou de travail dans le corps et dont la concentration
est limitée. Il faudra en tenir compte dans le curriculum.
À venir…
Aujourd’hui et demain les bénévoles sont en congé. Je
prévois aller visiter les environs et le marché local avec Eva, la mère d’Ely.
Je dois acheter un câble qui me permettra de relier l’ordinateur à la grosse
imprimante/photocopieur acheté par Pierre (l’autre bénévole qui devait venir
avec moi) l’an passé. Jusqu’à présent, seule la fonction photocopie a été
utilisée. Pour ce qui est des fournitures scolaires et autres besoins à combler
avec les dons, Ely et Nilton doivent analyser leurs besoins pour déterminer ce
il sera le plus utile pour l’organisation. Ils travaillent tous les deux très
fort, à l’école et à d’autres boulots pour arriver. J’espère qu’ils auront le
temps de souffler un peu aujourd’hui.
Je mettrai des photos sur le blogue bientôt. La vue de
l’école est époustouflante! Je n’ai pas apporté mon appareil photo à l’école
encore, je voulais apprivoiser les enfants d’abord.
Merci Sophie,
RépondreSupprimerJ'aime ton analyse et ta description de la réalité là-bas
Lâches pas!